Réveil naturel dans notre chambre à courant d’air. Nous avons dormi cette nuit encore sur un matelas reposant sur de la terre battue, avec un pot de chambre sous le lit. Toilette de chat à l’eau chaude. Le petit-déjeuner se compose de pain, beurre et confiture, puis d’une délicieuse crêpe avec une banane flambée… miam !
A la fin du petit déjeuner, la tempête, déjà amorcée au moment de notre toilette, quadruple d’intensité. La pluie incessante semble compromettre la partie de pêche. Heureusement, le climat péruvien est bien fait et, au bout d’une heure, une belle éclaircie nous parvient.
Nous partons ainsi à la pêche sur deux bateaux à voile. Nous sommes avec Vincent et Erick, ainsi qu’avec Venanzio, notre hôte. Nous naviguons paisiblement à la rame ou à la voile. Nous lançons nos colliers de fleurs incas, cadeau de bienvenue d'hier, au lac, réalisant ainsi un pago a la mamacocha. La pêche pour nous consiste à remonter les filets, très bien posés la veille. Nous avons pas mal de poissons notamment de la trucha, du pejerrey, du carachi negro, amarillo et gringito, du maari ou suche ou poisson-chat. Le résultat de notre pêche avait pour objectif une bonne soupe de poisson ! Bien sûr, il faut les vider quoique Erick nous explique que les péruviens d’ici les mangent entiers… Ploufon s’essaie au vidage de poisson-chat, mais ce n’est guère aisé… Ecailler non plus d’ailleurs… ah, ces européens !
Avant le déjeuner, nous avons encore quelques activités. La première, c’est la plantation de notre cyprès, dans la montée en face de la maison. Nous creusons un trou avec des outils locaux. Walther nous dit que « esta bien », mais il élargit le trou après nous… Nous déposons notre cyprès, l’entourons de terre, l’arrosons pour tasser la terre et le baptisons officiellement sur le cahier de Venanzio. Petites hésitations et nous penchons pour Crapô, cela lui va si bien…
Le président de la communauté de Paramis nous amène une troupe de danseurs avec une chanteuse à la voix invraisemblable et un joueur de charengo, la guitare en carapace de tatou inventée par les péruviens pour se moquer de la guitare espagnole. Chacun des danseurs a un chapeau traditionnel et un accessoire constitué de pelotes de laines aux mille couleurs, qui symbolisent des armes. Les danses folkloriques ne me plaisent pas tellement, mais les mouvements des costumes très colorés sont magnifiques. Nous entrons dans la danse par l’offrande de leur chapeau. C’est une petite fille toute mimi qui a mis son chapeau sur ma tête déjà pleine de confettis. Finalement, la danse était sympa et rigolote !
Nous passons alors à table. Nous y dégustons la soupe de poissons qui consiste à tremper les poissons entiers (vidés, les nôtres !) dans le bouillon de cuisson, des poissons vidés et non vidés ! Pas top ! Ploufette d’ailleurs n’en mange pas une bouchée et on lui propose alors une soupe de remplacement !! Le vrai repas commence alors avec la traditionnelle soupe puis une omelette, patate, tomate excellents. Nous sommes sur-nourris… Après le déjeuner, nous discutons pas mal et rigolons comme d’habitude…
Sous un soleil de plomb, une mamie de la communauté nous présente une multitude de plantes médicinales. Walther en prend un baluchon pour l’apporter demain à Amantani à des malades de sa connaissance. Nouveau adieux tristounets.
Sur le chemin du retour, nous apprenons que mercredi, c’est l’anniversaire du capitaine de notre bateau. Nous décidons d’acheter un agneau (négociable à 70 soles soit 20 euros !) pour un faire un méchoui de compleaños. A notre arrivée à Santa Maria, nous profitons de la douche chaude, tiède ou froide. Le chauffe-eau solaire n’est pas très performant… Pendant que certains se douchent, nous jouons avec Erick et Walther à matachola. Ce jeu qui se traduit par « tuer la femme » consiste à enrouler une chaussette lestée autour d’un piquet… tout un programme ! Ma douche est un calvaire parce qu’il n’y a plus d’eau chaude et, le temps que nos hôtes remplissent le ballon avec de l’eau bouillante, j’ai grand froid.
Une petite tisane et nous partons manger (encore !) chez Luis. Le repas est plutôt bon sans non plus être extraordinaire, quoique Béné adore la soupe à l’orge ! Un dessert, ce qui se fait rare : une crème à la cannelle, au clou de girofle et à l’anis, particulier !
En fin de repas, Erick essaie de nous montrer comment utiliser une lijlla, le porte-bébé, qui sert de nappe dans le cas présent. Sa démonstration, avec son manteau comme bébé, n’est guère concluante ; celle de Walther non plus. Nous rions bien en le voyant mimer les gestes qu’il faut faire quand bébé pleure, dort, veut manger, etc. Il tapote dans le dos ou passe le bébé devant pour lui donner le sein ! Enfin, la femme de Luis, qui a deux enfants, nous fait une vraie démonstration. Béné et moi passons le test avec brio : nous pouvons faire des bébés, d’autant plus que le succès au test du quinoa hier dit que je serai un futur bon papa !
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